TANDIS (QUE), adv., prép. et loc. conj.
Étymol. et Hist. I. Tandis adv.
ca 1150
tanz dis « en attendant, cependant, pendant ce temps » (
Thèbes, éd. G. Raynaud de Lage, 3889), empl. encore relevé au
xviies. (v.
Littré), condamné par
Vaug., p. 64: ,,il ne se doit jamais dire ni escrire, qu'il ne soit suivy de
que``.
II. Loc. conj.
1. a) ca 1165 exprime la simultanéité, la concordance de deux actions dans le temps « pendant que »
tandis com (
Benoît de Ste-
Maure,
Troie, éd. L. Constans, 18904);
b) id. entre tant dis que (
Id.,
ibid., 11296);
ca 1175
tan dis que (
Id.,
Chron. ducs de Normandie, éd. C. Fahlin, 39101);
ca 1200
tandis que (
Renart, éd. M. Roques, 9915),
cf. 1647
Vaug., p. 65: ,,c'est à la Cour où l'on en use le moins, et où l'on dit d'ordinaire
pendant que``;
2. a) ca 1175
tan dis que « aussi longtemps que » (
Benoit de Ste-
Maure,
Chron. ducs de Normandie, 10732: Cest ducheaume qu'il a tenu En paiz
tan dis qu'il a vescu);
b) 1176-84
tans dis con (
Gautier d'Arras,
Ille et Galeron, éd. Fr. A. G. Cowper, 5802);
3. av. 1623
tandis que marque l'oppos. (
Jean Auvray,
Les Nompareils ds
Satires fr. du XVIIes., éd. F. Fleuret et L. Perceau, t. 1 p. 180). De l'adv. lat.
tamdiu « aussi longtemps » fréq. empl. avec les corrélatifs
quamdiu, quam, quoad, de là
tandis que loc. conj.; de celle-ci est issu l'empl. adv. « pendant ce temps ». Le
-s final est adv.; la forme
tant dis, tanz dis, par rapprochement avec l'adj.
tant « si nombreux » (v.
tant) et l'a. fr.
di « jour », du lat.
diem.